Dans les colonnes du Times, Peter Riddell s’interroge sur la place du Royaume-Uni dans l’Europe, alors que David Cameron a annoncé vouloir faire sortir le Parti conservateur du PPE (Parti Populaire Européen, centre-droit, dont fait partie l’UMP de Nicolas Sarkozy, la CDU d’Angela Merkel et Forza Italia de Silvio Berlusconi – sans oublier le parti de Manuel Barroso). Se posent également les questions de l’Euro, en temps de crise, et du Traité de Lisbonne: la position des Conservateurs, notamment de William Hague, est tout sauf claire sur le sujet.
Anthony Wells, pour l’excellent UK Polling Report, revient sur l’évolution des partis au pouvoir, en Grande-Bretagne, à l’approche d’une élection générale. A l’aide de graphiques très révélateurs, il montre que, contrairement à une idée reçue qui circule beaucoup en ce moment, il n’est pas vrai que le parti au pouvoir remonte dans la dernière partie de son mandat.
Source: UK Polling Report
Steve Richards, dans une chronique de The Independent, s’interroge également sur l’issue de la prochaine élection, au printemps 2010 et notamment sur l’hypothèse d’un « hung parliament« , où aucun des trois principaux partis ne serait majoritaire en sièges, comme ce fut le cas en 1974, année où eurent lieu deux élections, en février et octobre, dont les Travaillistes sortirent en tête, mais de très peu, et sans majorité (Harold Wilson, Premier ministre de 1964 à 1970, reprit du service pendant deux ans avant de laisser sa place à James Callaghan entre 1976 et 1979). Pour un certain nombre d’observateurs, un « hung parliament » n’est pas à exclure, en dépit des sondages, et c’est alors le troisième parti qui donnerait au parti arrivé en tête le nombre de sièges nécessaires pour obtenir une majorité. Ici ce sont les Libéraux-démocrates, et ils ne sont pas enthousiastes à l’idée de soutenir les Conservateurs (euphémisme). Richards expliquent que l’on murmure en coulisse que des discussions auraient lieu entre les Libéraux-démocrates et les Travaillistes, mais au-delà des dirigeants du parti, il faut que la base accepte de soutenir la majorité sortante – si d’aventure elle arrivait en tête mais sans majorité. Bref, beaucoup d’inconnues pour cette équation électorale dont le point de départ est la mauvaise position actuelle des Conservateurs non pas dans les sondages (elle est assez bonne) mais en terme de sièges à conquérir, à partir d’une base, actuelle, assez basse, à la suite des revers électoraux de 1997, 2001 et 2005. Malgré des sondages qui donnent régulièrement entre 10 et 15 points d’avance aux Conservateurs, il semble difficile de conquérir suffisamment de sièges pour disposer d’une majorité tout court, sans parler d’une majorité confortable.
I am still sceptical about the next election leading to a hung parliament. The close results in 1974 are the exception to the normal pattern. Nonetheless the arguments are starting to pile up in favour of an indecisive outcome. The Conservatives need to win a 1997 type swing in reverse to secure a majority. Currently they have fewer seats than Labour won under Michael Foot in 1983. The distribution of seats continues to favour Labour. The Liberal Democrats tend to perform well in the seats they already hold and will be hard for the Conservatives to remove.
La BBC annonce pour sa part que les présidents d’universités britanniques (en réalité les vice-chancellors) demandent une hausse du plafond des droits d’inscription, voire, pour certains, leur disparition pure et simple. Rappelons que les plafonds en questions avaient été relevés à £3,000 en 2004 (mis en place à la rentrée 2006). (Voir la chronologie de la BBC).
Enfin, un ancien maire d’Oxford relance le débat sur la monarchie, qu’il voudrait voir disparaître au profit d’une république. Les arguments sont classiques: une monarchie, surtout héréditaire, est archaïque et contraire à la démocratie (puisque la Reine a bien des pouvoirs constitutionnels) et qu’elle coûte cher, surtout en cette période de crise (£40m par an, soit, d’après un calcul rapide fait par l’Oxford Mail, 66p par habitant et par an).
Lauric Henneton
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